La coupe du Monde de football est le plus grand événement sportif au monde, attendu tous les quatre ans, par des centaines de millions de personnes(plus de 2 milliards pour l’édition 2010 et 715 Millions de personnes pour la seule finale en 2006 -sources Fifa- ). Cette compétition planétaire déchaîne les passions et a été le théâtre de nombre de faits marquants qui se racontent de génération en génération et contribuent à en faire la légende. Mais, ces faits, histoires ou anecdotes ne reflètent pas toujours les belles valeurs du sport roi, et les algériens en gardent sûrement un souvenir amer…
25 Juin 1982, Gijon, Espagne. L’Algérie est l’un des représentants africains parmi les 24 nations en compétition, et se trouve dans le Groupe 2 constitué de l’Allemagne (RFA), de l’Autriche, et du Chili. Pour le premier match, l’Algérie emmenée par sa légende Rabah Madjer, affronte l’Allemagne avec ses icônes mondiales dont Paul Breitner ou encore, le mythique Karl Heinz Rummmenigge accompagnés déjà du jeune Lothar Matthäus. Avant le match, les joueurs allemands prévoyaient dédicacer leur 5eme but au nouveau né de l’un de leurs co-équipiers et l’entraîneur Jupp Derwall avait même déclaré qu’il rentrerait en Allemagne à pied en cas de défaite face aux fennecs… Mais l’Algérie entame la compétition par une victoire 2-1 sur la RFA. Ce match entre ainsi dans l’histoire comme la première victoire d’une équipe africaine sur une équipe européenne en phase finale de coupe du monde.
A l’approche du 3eme et dernier match de groupe, l’Algérie est 2eme à égalité de points avec l’Autriche, 1ere à la différence de buts. L’Algérie gagne son dernier match face au Chili. À cause de la différence de buts, dans le dernier match du groupe opposant ses deux rivaux, elle a besoin soit d’un match nul, soit d’une victoire de l’Autriche, soit d’une victoire de la RFA par au moins 3 buts d’écarts, pour se qualifier. Une défaite de l’Autriche par 1 ou 2 buts d’écart, qualifiait à la fois l’Autriche et l’Allemagne au détriment des algériens.

Le 24 Juin 1982 à Gijon, le match entre l’Allemagne et l’Autriche ne dure que 10 minutes, le temps pour l’Allemagne d’inscrire un but. Le reste appartient à l’histoire. Les joueurs allemands et autrichiens se font des passes en marchant pendant 80 minutes, sous les huées d’un public espagnol excédé, et qui en guise de protestation scande alors : »ALGERIA, ALGERIA… ». Mais il est déjà trop tard. Rien ne pourra plus arrêter l’implacable parodie de football qui se joue devant 40.000 spectateurs médusés.
Ce match sera par la suite qualifié de »match de la honte », »Arnaque de Gijon », ou encore »Nichtangriffspakt von Gijón » (le pacte de non agression de Gijon) et de »Schande von Gijón » (disgrâce de Gijon).